Lettre du Cercle Culturel des Pondichériens N°24 Juin 1999 - Article 3

Le cri de coeur

d'un véritable pondichérien


Le Tamoul, langue régionale et minoritaire de France !

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Dans le cadre d’une Europe nouvelle en gestation, la France vient de signer enfin la Charte européenne des langues régionales et minoritaires. Le Basque, le Breton, l’Alsacien, le Catalan et plusieurs autres langues régionales en récession obtiennent ainsi une nouvelle chance de renaissance.

Les Tamouls de Pondichéry et Karikal comptent pour environ 93% de la population de l’Inde ex-française. Les élèves du Lycée Français avaient à choisir paradoxalement, dans le cursus conduisant au Baccalauréat, leur langue maternelle locale comme l’une des langues vivantes (étrangères!) I-II. Leur langue maternelle est aussi une langue internationale importante pratiquée au Sri-Lanka, en Malaisie, à Singapour, en Afrique du sud, etc..., sans parler de Maurice et de la Réunion (au total, environ 68 millions dans le monde). Il y a deux ans, il fut question de changer cette situation pour faire du Tamoul une langue facultative à option et même l’enseignement de la langue tamoule ne semblait plus assuré, ce qui avait suscité beaucoup d’émotion et de vives réactions.

En France métropolitaine même, il n’y a pas d’enseignement de Tamoul dans le Primaire et le Secondaire. Les jeunes franco-pondichériens et ressortissants tamouls de Sri-Lanka ont cependant la possibilité de prendre, au Baccalauréat, après les deux langues vivantes obligatoires, le Tamoul comme langue facultative en option (code 0046) et s’y préparent, avec beaucoup de difficultés, grâce à la seule aide de leurs familles et/ou des associations culturelles.

L’histoire de la France et celle de la Réunion et des Antilles montrent que leurs populations comprennent également des descendants des Tamouls de Pondichéry. Malheureusement, ceux-ci ont perdu presque tous la pratique de leur langue d’origine, au profit du créole et du français.

Nous apprenons que l’INALCO (Langues’O) élabore des programmes d’études pour diverses langues de la Guyane française, dont le Hmong, par exemple, parlé par quelques centaines de gens transplantés des Hauts Plateaux de l’Indochine en Guyane par les soins de l’Etat français.

Le Tamoul, enseigné aux Langues'O depuis 1865, est pratiqué par environ cent fois plus d'habitants de France et de Nav... , pardon, des DOM. Ne doit-on pas le considérer aussi comme une langue régionale et minoritaire de France ayant besoin d'être réhabilitée et développée ?

M.Gobalakichenane


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